Monsieur

Guidé par vos instructions bienveillantes, j’ai fait deux petites excursions d’essai aux sommets de deux montagnes: Serra Gorda—480m, et Pico da Cruz (Pico da Pedra de la carte Vidal), 384m.² J’ai préparé de⁠⟨⁠ux⁠⟩⁠ petits herbiers sur la végétation de ⁠⟨⁠ces⁠⟩⁠ sommets, qui, quoique bien au dessous d’une hauteur remarquable, présenteront peut-être quelque chose intéressante à des yeux convenables. Si vous, Monsieur, les jugerez dign⁠⟨⁠es⁠⟩⁠ d’interet vous serez assez bienveillan⁠⟨⁠t⁠⟩⁠ pour m’indiquer la personne à qui je dois avoir l’honneur de les communiquer.

J’ai recueilli aussi quelques insectes et mollusques terrestres. Sur le Pico da Cruz l’Helix aspersa m’a presente des particularités de coloration et de rigidité musculaire qui me semblent être l’effet de la nourriture et du manque l’humidité convenable, et constituer un premier pas pour une variété locale. J’ai preparé une petite notice pour une Revue de Lisbonne, sur ce petit sujet.³

Maintenant je remarque que ⁠⟨⁠j’a⁠⟩⁠i oublié de vous remercier l’indication que vous avez bien voulu me donner sur les ouvrages de Wallace. Je connaissais seulement ses idées d’après votre livre “Or. of Sp.”, et il y a quelques jours j’ai vu dans un catalogue son ouvrage sur la distr. geogr.⁴ Malheureusement son prix est pour moi si élevé qu’il me sera impossible de les posséder.

J’ai fait ordonner au conservateur de notre phare de Nordeste de examiner l’enceinte du phare après les orages et j’ai aussi recommmandé à quelques chasseurs de m’envoyer toutes les jambes et becs, au moins, d’oiseaux de passage.⁵ J’ai l’espoir d’en obtenir quelque chose utile.

Veuillez agréer, Monsie⁠⟨⁠ur,⁠⟩⁠ la nouvelle assurance de m⁠⟨⁠on⁠⟩⁠ éternelle reconnaissance et pardonnez moi tous les dérangements que je vous cause

Arruda Furtado.