Monsieur,

Un de Mes éleves a traduit en Francais la plus grande partie de votre Interessant ouvrage sur la Fertilisation des Orchidées;² Avant de Pousser plus loin son Entreprise, il sollicite de votre Bienveillance, quelques Indications que je me permets de Vous demander.

Votre livre sur la fécondation des Orchidées est-il traduit en Francais? Seriez vous disposé a en autoriser la traduction, et pourrait-elle être faite En prenant pour Guide le Volume publié en 1862 a Londres chez John Murray?

Depuis ce temps la Science a fait des progrès et peut être préparez-vous en ce moment une Édition nouvelle? Dans le cas contraire il vous conviendrait sans doute de revoir l’Édition parue et d’y ajouter des notes; Vous serait-il agréable que la traduction vous fut préablement et successivement soumise?

Je prends la liberté Monsieur, de vous demander votre avis sur des questions que préoccupent fort mon jeune disciple, et j’ose Esperer que vous voudrez bien nous faire connaitre Votre sentiment.

Peut être trouverez vous a l’exécution de l’oeuvre des difficultés que nous n’avons pas prévues? Je vous prie de vouloir bien ne pas nous les dissimuler.

En tous cas, Monsieur, soyez sûr que rien ne sera fait sans votre Consentement Exprès.

J’ai vivement regretté, de ne pouvoir m’entretenir avec vous l’orsque je me suis rendu a Londres au mois d’Aout dernier, a l’Occasion du Congrès de Norwich, auquel j’étais Invité.³

Sachant votre état de santé, j’ai craint d’être Importun et de troubler un repos qui vous est bien nécessaire.

Permettez que je vous remercie de l’Envoi de votre second Volume sur la Variation des animaux et des Plantes, j’en fais une lecture, je devrais dire, une étude attentive.⁴

Je n’ose abuser plus longtemps de vos précieux moments et je vous prie, d’agréer, | Monsieur, l’Assurance de mes sentiments d’admiration et de profond Respect.

Ernest Faivre | Professeur à la faculté des sciences de Lyon | Conservateur du Jardin Botanique etc.